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Interview de Monsieur Babacar Dia

Du 22 au 26 mai 2011 le conseil régional de Fatick organise avec ses partenaires un colloque scientifique et le 7ème congrès des « Plus belles baies du monde » à Toubacouta, sur le thème « Les baies face aux changements climatiques : quelles stratégies d’adaptation des acteurs locaux ? ».

L’association « Les plus belles baies du monde » compte une trentaine de baies basées dans plus de vingt pays qui partagent des problématiques communes liées aux changements climatiques. Elle permet ainsi à des acteurs du monde entier de partager leurs expériences et les bonnes pratiques développées au sein des baies pour lutter efficacement contre le changement climatique.

Pendant quatre jours, la rencontre de Toubacouta a donc vocation à permettre un état des lieux des impacts des changements climatiques sur les zones côtières en général et les baies en particulier, et notamment celle du Delta du Siné Saloum qui présente certaines caractéristiques particulières.

Invité à participer au congrès en sa qualité de coordonnateur du programme TACC Sénégal (Approche Territoriale pour le Changement Climatique) Monsieur Babacar Dia a accepté de répondre à quelques questions.

 

1- Quel est l’intérêt pour le Delta du Sine- Saloum de faire partie du réseau « Les plus belles baies du Monde » ?

Faire partie de ce réseau international de sites remarquables est une opportunité offerte aux acteurs de Fatick pour échanger, avec des participants du monde entier, des expériences sur la manière de gérer, de protéger et de valoriser ces sites de façon durable.

En outre, appartenir à cette association est un gage de qualité, une reconnaissance de la richesse environnementale et culturelle du site, ce qui va, sans aucun doute, contribuer à faire la promotion touristique du Delta du Sine- Saloum. Par ailleurs, c’est également et surtout un moyen de faire prendre conscience aux Sénégalais de la valeur de leur patrimoine et, par ricochet, de l’intérêt à préserver ledit patrimoine.

Parallèlement, on peut considérer que l’organisation du colloque à Toubacouta représente une formidable opportunité pour faire découvrir le Delta à des acteurs venus du monde entier (Maroc, Brésil, Vietnam, Portugal, France, etc.)

En tout état de cause, il y’a lieu de retenir que faire partie de ce réseau est également une bonne occasion d’identifier de nouveaux partenaires internationaux dans le cadre de la recherche de financements complémentaires pour le Programme TACC mais aussi pour bien d’autres projets et programmes en cours d’exécution dans la région de Fatick.

2 – Le programme TACC est un partenariat entre cinq institutions des Nations Unies et des associations de gouvernements régionaux ; quel est son rôle au Sénégal, et son rôle par rapport au Delta du Sine- Saloum en particulier ?

Le Programme TACC a pour objectif général de réduire l’exposition aux effets néfastes du changement climatique et de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement. Cet objectif se traduit au Sénégal par une « contribution à un développement local durable tenant compte de la dimension changements climatiques.

Il s’agit d’aider les régions, par leur implication effective, à être attractives et à pouvoir faire face aux défis des changements climatiques. Pour ce faire, il faut renforcer leurs capacités à intégrer les contraintes climat et carbone dans la planification à long terme du développement de leur territoire. Ce volet, extrêmement important, représente d’ailleurs l’un des quatre produits que le Programme a l’ambition de mettre en œuvre. En substance, l’objectif visé par ce produit est de sensibiliser et de former les acteurs du territoire aux enjeux, méthodes et outils d’appui à la planification dans le domaine des changements climatiques.

Pour mieux comprendre le rôle du Programme TACC par rapport au Delta du Saloum, il faudrait mettre en relief d’une part, les caractéristiques particulières du site en matière de changement climatique et d’autre part, les objectifs assignés au dit programme.

En effet, la baie du Delta, caractérisée par la présence de zones humide, maritime, estuarienne, lacustre et palustre, abrite également le parc national du Delta du Saloum, un domaine continental riche en forêts et limité par la mangrove et les tannes. Par ailleurs, il faut noter qu’elle a une reconnaissance internationale liée à sa biodiversité végétale qui lui procure un habitat particulièrement favorable au développement de la faune.

De par ces caractéristiques, le Delta du Saloum reste menacé par les effets des changements climatiques qui se traduisent par la dégradation de son écosystème, la forte réduction des précipitations, l’avancée des tannes, la dégradation de la mangrove et la dégradation accrue des ressources due aux facteurs anthropiques.

Fort de cela, le Programme TACC dans sa stratégie d’intervention, tâchera de prendre en compte les résultats du colloque sur « les plus belles baies du Monde » afin d’identifier et d’intégrer des projets éligibles aux mécanismes de financement dans le Plan Climat Territorial Intégré (PCTI) qui sera élaboré pour la région de Fatick, afin de permettre à la baie de mieux faire face aux défis du changement climatique.

Pour mener à bien ses activités, le Programme opte pour une approche multi-niveaux qui se traduit comme suit :
Pour le niveau international, il s’agit d’un appui technique et financier permettant d’appuyer la promotion du rôle des Régions et des échelons infra-étatiques sur la scène internationale ;
Pour le niveau national, les structures impliquées dans la gouvernance du Programme sont le Ministère de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie remplacé récemment par le Ministère de la Décentralisation et des Collectivités locales, le Ministère de l’Economie et des Finances, le Comité national « changements climatiques » et le Comité national de Pilotage du Programme ;
Pour le niveau régional, la région est considérée comme porte d’entrée et les acteurs des deux zones de Fatick et de l’Entente Ferlo verront leurs capacités renforcées pour intégrer la contrainte climat et carbone dans la planification du développement régional.

2- Pouvez-vous citer un/des exemples concrets d’appropriation par une région sénégalaise de la problématique du changement climatique ?

C’est justement l’objectif du projet dans la zone de l’’Entente Ferlo constituée par les cinq régions que sont Louga, Saint-Louis, Kaffrine, Tambacounda et Matam et dans la zone de Fatick concernant , pour le moment, la seule région du même nom.

Il s’agit surtout, à travers ce Programme, de renforcer les capacités des régions afin de leur permettre de mieux faire face aux changements climatiques en s’appropriant des projets relatifs à cette problématique. Il faudrait par ailleurs, noter qu’à chaque fois que l’opportunité lui est offerte, le Programme tente d’œuvrer pour la mise en cohérence des initiatives à l’échelle du territoire, ce qui est déjà le cas avec le Projet INTACC placé sous la tutelle du Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature et, cette logique sera poursuivie tout au long dudit Programme.

4 - Quels sont en pratique les défis que doivent relever les collectivités territoriales sénégalaises face au changement climatique ?

Par rapport au Programme TACC, les défis principaux que doivent relever les collectivités territoriales sénégalaises face aux changements climatiques sont entre autres :

  • L’atténuation du changement climatique par la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la maîtrise des consommations énergétiques à travers une politique publique et réglementaire ;
  • L’adaptation de leurs territoires à ce phénomène de changement climatique en mettant en œuvre des projets d’investissements contribuant à réduire la vulnérabilité des populations.

Il sera question, pour les régions, de réaliser des Plans Climat Territoriaux Intégrés (PCTI) avec un portefeuille de projets éligibles aux mécanismes de financement et dont la mise en œuvre est à la fois un défi environnemental, économique (diminution de la facture énergétique et création d’emplois) et social (précarité énergétique réduite).

 
 
 

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